Interview
Que nous enseignent les résultats financiers ?
Christian Brunier : Que nous tenons nos objectifs. Nous avons par exemple un résultat d’exploitation consolidé de CHF 267 millions qui est parfaitement dans la cible de ce que nous avions défini avant l’exercice 2020. Maintenant, il est compliqué de faire une analyse dans le contexte que nous avons connu. Pour donner un exemple, la consommation énergétique, en dehors des efforts que nous réalisons dans le domaine, a nettement baissé en 2020 du fait de la pandémie. Mais dans le même temps, nous avons eu l’opportunité d’acheter les énergies à un prix moins élevé. Des équilibres se sont ainsi créés sur lesquels il serait audacieux de trop disserter.
Michel Balestra : Le fait d’être une entreprise multifluides et de répondre à des besoins essentiels est à la fois une chance et une responsabilité. Et c’est cette responsabilité qui doit nous pousser à être tournés plus encore vers nos partenaires, vers le tissu économique de notre Canton.
Parler de partenariats, d’investissements alors qu’une crise économique s’annonce, n’est-ce pas inconsidéré ?
Michel Balestra : Nous investissons aujourd’hui dans le domaine qui constitue notre métier-cœur : les réseaux. Si la thermique renouvelable est effectivement une corde supplémentaire à notre arc, il s’agit de constructions pérennes qui répondent à des besoins objectifs de notre société. On peut dire de même du solaire et de la géothermie : en avançant dans ces domaines, nous sommes fidèles à notre stratégie d’entreprise.
Christian Brunier : SIG consacre en effet beaucoup de forces aux réseaux structurants. Car c’est là que se trouve le cœur de nos savoir-faire, c’est là aussi que nous pourrons développer nos relations avec les chauffagistes, les électriciens, les métiers du génie-civil et du bâtiment.
Que devient la Convention d’objectifs passée avec le Canton de Genève ?
Michel Balestra : Elle a permis de clarifier la notion de projets d’utilité publique et donc de préciser notre rôle, de donner un sens à certains investissements. Dans une période d’incertitudes, les définitions précises, les cadres d’actions négociés dans un esprit de confiance mutuelle ne peuvent que porter leurs fruits.
Christian Brunier : Si nous avançons de cette manière sur la géothermie ou le réseau thermique renouvelable, c’est bien parce que nous ne nous résumons pas à notre mission de service public, que nous avons un rôle moteur à jouer dans la transition écologique. La convention d’objectifs en est garante.
Quel est votre sentiment en abordant 2021 ?
Christian Brunier : Cette exemplarité, nous avons continué à l’appliquer à nous-mêmes. Le programme Leviers de performance qui visait à réduire nos charges d’exploitations au travers d’initiatives internes a largement atteint ses objectifs. En effet, 33 millions ont ainsi été économisés. C’est dire qu’au sein de SIG, la volonté est fortement ancrée d’aller vers le moins, et vers le mieux.